HISTOIRE

Isabelle Eberhardt

Le 17 février 1877, est née Isabelle Eberhardt. Elle est définie comme une femme
de lettres, d’origine russe, née à Genève et morte à Aïn Sefra (Algérie) le 21
octobre 1904. Etablie en Algérie, elle écrivit en russe, en arabe, en français. Son
âme étrange et sa vie aventureuse reviennent dans ses œuvres comme dans
«Nouvelles d’Algérie », « Dans l’ombre de l’islam ».
Elle était née Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt, probablement une de ces
Allemand(e)s installé(e)s en Russie depuis l’époque de Catherine II. Mais elle se
fit aussi appeler Si Mahmoud ou Mahoud Saadi. Elle a été élevée par un ancien
moujik (Alexandre Trofinovski) qui vivait en concubinage avec sa mère née à
Saint-Pétersbourg (on suppose qu’il est le père ?) et qui était influencé par les
idées de Rousseau sur l’éducation. Isabelle apprend le russe, le français, l’arabe,
l’allemand et même le latin et le grec. Une tête quoi…A Genève, elle fréquente
des milieux anarchistes, comme il en existait et qui étaient venus se réfugier là. Sa
soif de liberté la conduit à aller où elle veut, comme elle veut. Pour cela, elle
s’habille en homme et mène une vie sexuelle libre. Elle est attirée par la littérature,
l’Algérie, l’islam. D’ailleurs, elle se convertit à cette religion en se rendant à Bône
(aujourd’hui Annaba).
Isabelle parcourt le Sahara en prenant le nom de Si Mahmoud qui est un bon
cavalier et un érudit. Elle est très critique à l’égard de la France colonisatrice. Si
critique qu’elle a pu échapper à une tentative d’assassinat en 1901. En principe,
elle doit être expulsée d’Algérie, mais comme elle épouse le 17 octobre 1901,
Slimane Ehnni qui est un musulman de nationalité française, sous-officier des
spahis, elle devient française et peut donc rester en Algérie et se rendra souvent
dans le sud algérien.
Elle est morte lors d’une de ses excursions, lorsqu’un oued en crue l’emporte
dans la région d’Aïn Sefra, où elle avait été envoyée comme reporter de guerre, le
21 octobre 1904. Le général Hubert Lyautey (chargé de la pacification en Algérie)
qu’elle avait rencontré, fait rechercher son corps et ses écrits qu’il savait précieux.
Il aimait en elle, son esprit indépendant et sa bonne connaissance de l’Algérie et
de son peuple.
Isabelle Eberhardt, sans doute peu connue, n’est pourtant pas oubliée. Elle a écrit
des nouvelles « Amours nomades » qui sont conservées à la BNF. A Genève, un
mémorial lui rend hommage avec l’inscription suivante : « Et elle se fit nomade ».
Une pièce de théâtre lui est consacrée : « Isabelle aux mille visages » qui raconte
son histoire et qui a été présentée au festival d’Avignon en 2015. Une section des
pelouses des jardins de l’avenue Foch, dans le XVIème arrondissement, lui rend
hommage. De nombreux ouvrages lui sont consacrés. Parmi cette multitude, je
me limiterai à en citer un : « Désir d’Orient » d’Edmonde Charles-Roux qui parle
de sa jeunesse. Ian Prringle – cinéaste australien (mais pas de Français) – a fait
un film en 1991 : « Isabelle Eberhardt ». France-Culture a parlé d’elle dans une
émission du 15 juillet 2011. Mais qui a bien pu l’écouter ?

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