HISTOIRE

LA PAÏVA

La plus célèbre courtisane du Second Empire

Esther Pauline Blanche Lachman est née le 7 mai 1819 en Silésie qui est russe à cette époque.
Esther Lachman est bien plus connue comme comtesse de la Païva.
Elle est originaire d’une famille juive polonaise.
Après une enfance un peu ballottée, on la marie le 11 août 1836 à Hyacinthe Villoing, fils de tailleur français installé en Russie. Elle aura un fils Antoine, né en 1837.
Vite lassée par la vie maritale, elle s’enfuit et se retrouve à Paris, dès 1840.
Là, elle se prostitue sous le pseudonyme de Thérèse. Il faut bien gagner sa vie.
Ce qui lui permet de rencontrer des artistes comme Franz Liszt, Richard Wagner, ou encore Théophile Gautier.
En 1847, elle rencontre un pianiste Henri Herz, avec qui elle aura une fille Henriette, qu’elle confie à ses parents et qui meurt à 12 ans.
En 1848, Herz part seul aux Etats-Unis. Esther en profite pour croquer sa fortune et part à Londres, où elle a de nouveaux amants dont Edward Stanley, membre du parlement britannique à ce moment-là (et qui deviendra ministre des colonies). Un bon plan donc !
Puis elle revient à Paris, où elle va défrayer la chronique scandaleuse sous le Second Empire.
Villoing, désespéré se suicide.
Le 5 juin 1851, elle épouse un riche – forcément – Portugais, le marquis de Païva qui lui offre un hôtel particulier construit en 1840. Par ce mariage, elle devient marquise.
Puis la maîtresse d’un riche – comme toujours – Prussien, cousin de Bismarck – qui est en fait un de ses agents: Guido von Donnersmarck.
Elle lui est relativement fidèle de 1856 à 1865.
Ce qui lui permet de jouer un rôle dans certaines tractations politiques. 
Ainsi elle aura facilité le remboursement anticipé de l’indemnité exigée par Bismarck.
Guido von Donnersmarck lui offre à son tour, un somptueux hôtel, de style Renaissance italienne, sis au 25 de l’avenue des Champs Elysées. On ne peut rien lui refuser. L’escalier de cet hôtel est en onyx d’Algérie, la salle de bain est de style mauresque. Les sculptures sont d’artistes célèbres : Dalou et Carrier-Belleuse, tandis que les peintures sont de Paul Baudry (Napoléon III lui avait confié le décor du foyer de l’Opéra Garnier). Le lit est en acajou de Cuba, orné d’une sirène flanquée de cygnes. En 1857, Donnersmarck lui offre aussi le château de Pontchartrain (actuellement dans les Yvelines).
A son tour, le marquis de Païva, ruiné, se suicide !
Soupçonnée d’espionnage, les Républicains, au pouvoir après 1870, l ’expulsent.
Elle se retire en Silésie où elle meurt le 21 janvier 1884.
Son époux inconsolable la fait embaumer dans un cercueil de verre.
Mais la Païva ne sera pas oubliée pour autant.
Le 7 mai 2005, une vente Sothesby’s à Genève, permet de vendre des diamants d’une valeur de 2 et 3 millions d’euros. Celle qu’on appelait aussi : « la grande horizontale » était une grande dame de petite vertu qui a été à l’origine de formules célèbres :

  • « Chez la Païva, qui paye y va. »
  • « C’est presque fini, il ne manque plus que le trottoir ». Alexandre Dumas fils.
  • « C’est le Louvre du cul ». Frères Goncourt.
  • La Païva a été une grande courtisane, terme pudique pour désigner une de ces prostituées de luxe de haut vol, qui avaient pour clients des souverains, des personnalités politiques, des artistes célèbres, et aussi de riches provinciaux qui venaient s’encanailler à Paris.

Dans le calendrier républicain du 19 octobre 1793, le 7 mai est le jour de la corbeille d’or (une plante).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.