NON CLASSÉ

LES J.O FÉMININS

Le 20 août 1922 ont lieu les premiers Jeux olympiques féminins.
Ils se sont déroulés au stade Pershing, nouvellement construit à l’est de Vincennes d’une capacité de 30 000 spectateurs.
Il porte le nom du général américain qui, avec ses troupes, a débarqué à Saint-Nazaire en 1917 pour aider la France dans la guerre contre l’Empire allemand (c’est le fameux « La Fayette, nous voilà ! »).
Ces J.O. ont été organisés par le quotidien « Le Journal », à l’initiative de Alice Milliat (1884 – 1957). Militante féministe, et accessoirement championne d’aviron. Elle fut la fondatrice des sociétés féminines sportives de France.
Face au refus de Pierre de Coubertin d’accepter la participation des femmes aux Jeux Olympiques de 1896 d’abord, puis son interdiction pour qu’elles participent à certaines épreuves jugées non féminines, notamment l’athlétisme, les femmes se sont organisées et ont créé « leurs » Jeux Olympiques.
Ces Jeux de 1922 ont rassemblé 5 pays : France, Tchécoslovaquie, Suisse, Royaume-Uni, Etats-Unis. Les épreuves étaient les suivantes : 60 mètres, 100 yards haies, relais 4×110 yards, saut en longueur avec élan, saut en longueur sans élan, lancer du poids, lancer du javelot. Les lancers se font à deux mains.
Déjà, Américaines et Britanniques se taillent la part du lion pour les médailles.
L’attitude de De Coubertin serait aujourd’hui durement condamnée. Mais dans les mentalités du début du XXème siècle, elle n’étonnait pas grand monde.
Ainsi, la presse dénonçait ces femmes qu’on trouvait affreuses à se démener de cette façon plutôt que de se consacrer à leurs familles.
« Le Figaro » de l’époque notait : « Les femmes doivent faire du sport mais pas trop ». Et si elles  étaient présentes dans les compétitions sportives, on considérait que leur rôle devait plutôt être de couronner les vainqueurs.
Le CIO (Comité International Olympique) n’a pas accepté l’appellation « Jeux Olympiques » pour les femmes qui se sont donc appelés : « Jeux Mondiaux Féminins ».
En 1922, ceux-ci ont rassemblé 77 athlètes (« athlétesses » a écrit un journal).
Parallèlement, les femmes ont organisé des Jeux athlétiques féminins.
Les premiers ont eu lieu en 1921 à Monaco et ont rassemblé 100 participantes venant de 5 pays.
En 1922, toujours à Monaco, il y eut 300 participantes venant de 7 pays.
Pour les J.O. de 1920 à Anvers, il y avait 27 femmes sur un total de 997 participants. Et encore, elles ne pouvaient participer qu’à des épreuves dites féminines : tennis, voile, croquet, équitation, patinage.
Les J.O. devaient, selon De Coubertin rester un hymne à la virilité, alliance du muscle et du cerveau. Ce que selon lui, n’ont pas les femmes….Les courses à partir de 800 mètres et au-delà leur seront interdites jusqu’aux J.O. de Rome en….1960 !
On constate que c’est après la guerre que les femmes ont revendiqué l’égalité sportive.
Considérées comme le sexe faible, l’argument ne tient plus après ce qu’elles ont vécu à la terre, dans les usines pour remplacer les hommes partis au front, et souvent tués ou mutilés. Un détail illustrait ce changement. Lorsqu’un « Poilu » revenait en permission, sa femme ou sa mère allait le chercher à la gare et c’était elle qui conduisait la voiture à chevaux. L’homme restait sagement à côté de sa conductrice.
Aujourd’hui, heureusement, on n’en est plus là, même si le machisme n’a pas complètement disparu. Les femmes peuvent pratiquer tous les sports. 
On peut même constater que leurs performances tendent à se rapprocher de celles des hommes. Il en est même dont les résultats sont si impressionnants qu’elles sont soupçonnées de masculinité.
Ce fut le cas pour une boxeuse algérienne à Paris en 2024 ! Certaines deviennent mères de famille et continuent d’avoir des activités sportives de haut niveau.
La contrepartie est que, comme chez les hommes, il arrive que certaines aient recours au dopage.
Autre contrepartie, dans certaines disciplines, elles sont exposées au harcèlement sexuel de la part de leur coach, en plus du harcèlement moral. C’est principalement le cas en gymnastique, patinage, voire tennis.
Comme pour les hommes, le sport pour les femmes peut contribuer à un certain épanouissement. Mais il faut reconnaître que parfois, elles subissent plus de contraintes.
Aujourd’hui encore, il y a des réactions d’un autre temps. Par exemple, le Tour de France féminin de 2022 a été marqué par de nombreuses chutes. Sur les réseaux sociaux, un triste individu n’a pu s’empêcher d’écrire que si ces femmes étaient victimes de chutes, c’est parce qu’elles étaient préoccupées par leur sac à main ! Peut-on être plus con ? Il vaudrait mieux admettre aussi que les femmes ont évolué plus vite que les hommes.

Dans le calendrier républicain, le 20 août est le jour de la vesse de loup, ou pet de loup, champignon très répandu dans les prés et qui évacue une poussière brune lorsqu’on l’écrase

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